Destination Afrique Australe
12 Juillet 2013
750 km nous séparent du Machu Picchu des côtes péruviennes, plus précisément Nasca. 4 jours auront été nécessaires pour faire le trajet car plusieurs cols de 4500 m d’altitude à gravir, des routes très tortueuses et des hauts plateaux, pour atteindre les premières dunes de sable et le désert.
Non loin de Nasca se trouve le « Cimetière préinca de Chauchilla », d’où nous pouvons voir une douzaine de tombes creusées dans le sol contenant des corps momifiés des peuples Nasca, Wari et Icachincha, certains pourvus d’une chevelure de 2 mètres de long. C’est ici aussi que le Paris Dakar fit étape.
Anne Paule fera, seule, le vol (de 70 euros) au dessus des fameuses lignes, le reste de la famille ne souhaitant pas subir les désagréments du vol d’un petit coucou réputés nauséeux.
Ces lignes, d’une profondeur de 10 à 30 cm, ont été tracées par un simple déplacement de cailloux. On en dénombre une centaine sur 500 km2, représentant des figures géométriques mais principalement des animaux comme le singe de 110 m, le condor de 136 m, l’araignée de 46 m, la baleine de 36 m et l’oiseau serpent de 300 m …
De nombreuses théories circules : vénération des dieux, extra terrestre mais les plus plausibles seraient un calendrier astronomique ou utilisées pour servir au culte de divinités liées à l’eau car ici il ne pleut pas plus de 30 mm par an. Mais le spectacle en reste grandiose durant 30 minutes.
200 km plus loin, nous nous rendons à la Lagune de Huacachina, véritable oasis au milieu de dunes immenses à perte de vue. C’est ici l’occasion pour nous de tester le buggy et le surf sur le sable. Nous partirons 1 h avec Edouardo et son buggy V8 de 210 chevaux, dans des paysages époustouflants, mais surtout des sensations exceptionnelles et flippantes à certains moments. Les descentes, les dévers, les montées sans visibilité à toute allure, nous ont sacrément éclatés et surtout les enfants en redemandent. Quant aux descentes en surf, c’est aussi une très bonne expérience et appréciable de ne pas devoir remonter les dunes à pied car, au vu du dénivelé, on monte de trois pas et on redescend de deux.
En direction de Lima, nous découvrons la côte péruvienne, et constatons qu’elle est moche, sale et l’océan Pacifique inaccessible. De nombreuses propriétés privées sont installées pour l’élevage de poules dans d’immenses bâtiments, en plus en cette période de l’année, une brume persistante n’arrange pas le décor.
Nous ferons une visite express de la capitale péruvienne avec Capucin, juste le temps de prendre quelques photos puis de passer l’une de nos plus mauvaise nuit sur le parking municipal payant mais gardé avec une circulation intense, aboiement de chiens et musique à gogo provenant d’une fête non loin mais surtout les jeunes qui boivent en dehors de leur voiture, musique à fond comme souvent en Argentine, jusqu’au matin 8 h où nous mettrons les voiles.
Pour échapper à ce paysage sinistre, nous décidons de faire une boucle par la cordillère Blanche jusqu’au Parc National Huascaran, inscrit au Patrimoine Mondial par l’Unesco. Cette cordillère possède environ 90 montagnes allant de 5025 m jusqu’au Huascaran a 6768 m. Nous accédons au Parc par le secteur Llanganuco où se trouvent trois lagunes exceptionnellement turquoises, dont la 69 qui se mérite à 4750 m d’altitude et 5 h de marche aller-retour.
Nous quittons la Cordillère par « le canyon del Pato » et ses 35 tunnels creusés directement dans la roche, sur une piste très étroite d’une centaine de kilomètres et surplombant, 200 mètres plus bas, le Rio Santa. Ce soir là, nous rejoignons la côte à Huanchaco, qui est une station balnéaire près de Trujillo, pour un nouveau bivouac « musical ». Il nous semble parfois avoir l’impression d’attirer cette jeunesse en manque de boite de nuit.
Nous remontons la côte, sur environ 200 km, et constatons que l’océan est toujours inaccessible mais le paysage plus vert.
Nous rentrons à nouveau dans les terres, cette fois aux portes de l’Amazonie, en direction de Chachapoyas et Kuelap, site pré-incas situé à 3000 mètres d’altitude et s’étalant sur 600 m de long et 100 m de large, mais avant, nous faisons halte à San Pablo, petit village très tranquille pour voir la 3ème plus haute cascade de notre planète « la cascade de Gocta », avec ses 771 mètres de haut, assez impressionnant.
Pour atteindre le site Kuelap, 37 km pour 2 h 15 de chemin incroyablement défoncé et boueux. Il est difficile d’entretenir les routes avec 1500 mm de précipitation annuelle par an.
Ce complexe archéologique s’étend sur environ 7 hectares, c’est une véritable forteresse avec des murs extérieurs de 20 mètres et à l’intérieur se trouve un deuxième niveau fortifié où demeurait la haute hiérarchie de la civilisation chachapoyas. Au total, ce sont 460 édifices comprenant les habitations, tours et temples. Ce peuple fut vaincu par les incas au XV siècle, grands envahisseurs au même titre que les espagnols.
Nous quittons le Pérou le 10 juillet en direction de l’Equateur, pays où de nombreuses personnes nous en disent du bien. A voir....
En quittant le Pérou, nous laissons les dos d’ânes, les coups de klaxons non stop dans les villes et ailleurs, les fous du volants toujours pressés comme les taxis, les mini bus et les bus, les nombreux péages (mais les bonnes routes se payent) et un pays plutôt sale (autant qu‘en Bolivie) où les gens n’ont pas honte de jeter leur poubelle n’importe où sous nos yeux.
Le pays est très riche en sites archéologiques, avec son passé passionnant sur les différentes civilisations pré-incas (nasca, chachapoyas, colla…) et surtout incas qui fit de Cusco le centre de son empire, jusqu’à l’invasion des espagnols. Ses paysages extrêmement variés et magnifiques passant du Pacifique au désert, des hauts sommets, glaciers et hauts plateaux, des terres pelées jusqu’à l’Amazonie.
Les péruviens sont dans l’ensemble très sympas, la gastronomie populaire ne diffère pas trop de celui de la Bolivie (soupes, pate, riz, patates, poulet). On s’en lasse assez vite. Et oui, au bout de 10 mois, la bonne bouffe française nous manque toujours autant.
Nous ne nous sommes jamais senti en insécurité, avons bivouaquer un peu partout, avec même, à deux reprise, la police pour nous tout seul et toute la nuit au milieu de nulle part, par contre, dans les villes en bord de mer méfiance…