Destination Afrique Australe

Jusqu'au bout de nos reves

Direction le Panama

Le Mercredi 21 août, nous arrivons à Cartagène où notre premier bivouac est sur le parking de l’hôpital après s’être fait viré du bord de plage par la police.

Le lendemain matin, nous partons à la recherche de Manfred (intermédiaire indispensable pour le cargo qui mènera Capucin au Panama), dont nous ne connaissons que le nom et réussissons à le trouver en fin de matinée. Après quelques photocopies de documents, pour la réservation, il nous informera de la date de départ au 29 août. Nous avons donc une semaine à patienter.

La chaleur étouffante de Cartagène est insupportable, et ayant le temps, nous prenons donc la direction du Parc National Sierra Nevada de Santa Marta à 300 km de là. C’est la plus haute région montagneuse aussi proche d’un littoral dans le monde avec des pics à 5842 m et 5860 m. En une heure, nous passons du niveau de la mer à 2000 m, par un chemin chaotique et rejoignons le petit village touristique de Minca où l’air y est plus respirable. Nous passerons deux jours à profiter de sa rivière, venant des sommets aux neiges éternelles, où ses eaux ne dépassent pas 14°, avant de rejoindre Cartagène, car ici pas d’internet, pour nous tenir informés du cargo.

Le Dimanche 25 août, Manfred nous informe que le bateau partira le 31 et que nous devons amener Capucin au port le 29.

Ayant les dates définitives de départ de Capucin, il est temps pour nous de chercher le moyen de transport le plus économique pour rejoindre le Panama. L’avion étant à 1600 dollars pour 4, nous prendrons l’option du voilier, qui non seulement sera pour nous une nouvelle expérience, mais en plus négocié à 1300 dollars pour 5 jours de traversée dont 3 jours aux Iles San Blas, archipel comptant 378 iles de palmiers et sables blanc et dont seulement 60 sont habitées par les Kunas (population autochtone). Cette traversée s’effectuera avec Juan, un chilien, et son bateau le Maly, qu’il nous fait visiter. Nous aurons une cabine avec douche et toilette et un lit pour nous quatre. Le capitaine nous expliquant que l’on pouvait dormir sur le pont, sur les canapés, où bon nous semble. Le départ est prévu pour le 1er septembre au soir avec d’autres passagers. Le projet nous plait bien et restons en contact avec Juan.

Le Jeudi 29 août, rendez vous au port avec Manfred, qui s’est occupé de tous les papiers. Capucin est pesé et aucun contrôle de dimension n’est effectué, tant mieux, car nous avions grappillé quelques centimètres et Manfred en avait fait autant économisant ainsi 5 m3 (sachant que 1m3 est facturé 61 dollars) passant ainsi de 46 m3 à 41 m3. A partir de là, Capucin doit rester au port, nous le retrouverons deux jours plus tard pour le contrôle anti narcotique et le chargement. Nous voilà maintenant sans domicile pour trois nuits et dégotons un appartement (climatisé) plutôt spacieux pour le prix d’un hôtel où nous pouvons cuisiner et profiter de la piscine.

N’ayant plus le soucis de Capucin, nous visitons enfin Cartagène des Indes, ainsi nommée pour la distinguer de Cartagène d’Espagne, est fondée en 1533, et est aujourd’hui déclarée Patrimoine Culturel de l’Humanité par l’UNESCO depuis 1934 et son très joli centre historique, ses murailles d’une longueur de 11 km et ses fortifications construites entre les XVI et XVIII siècles, le reste n’étant que buildings et hôtels. La ville étant tout de même très touristique. Au pied de notre appartement, nous rencontrons deux jeunes argentins et leur vieux bus Mercédes aménagé qui, chose étonnante, ont été, eux aussi, accueillis 5 mois auparavant par notre hôte Carlos de Popayan. Les deux frères restent plusieurs mois dans les villes pour travailler et ainsi payer leur voyage.

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Le Samedi 31 août, 7 h 30 retour au port avec Manfred pour 6 heures de démarches. Durant le contrôle anti narcotique, Capucin sera fouillé, toutes les soutes vidées, le policier s’offrant une des nos bombes anti agression, que nous lui laissons à contre cœur, mais ayant tous les pouvoirs nous préférons faire bonne figure. Nous sommes exemptés de fouille canine, normalement obligatoire. La dernière étape sera de monter Capucin sur un Flat Rack (plateforme identique à un container sans cotés et sans toit). Il est ensuite sanglé, l’avantage est que nous le manœuvrons nous même, nous le fermons à clé, les conservons et ne sera ouvert et manœuvré que par nous même au Panama, contrairement au Ro-Ro où le véhicule est manœuvré par le personnel du port, qui bien souvent ne font pas attention. Capucin partira en fin d’après midi. Nous nous rendons au voilier et partirons avec un jour de retard, pas question de payer une nuit supplémentaire à l’appartement, nous dormirons donc sur le bateau dans la nuit de dimanche à lundi pour un départ prévu lundi soir 19 h.

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Le Lundi 2 septembre sera notre dernier jour en Colombie où nous avons effectués 3349 km en 27 jours.

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Nous quittons aussi définitivement l’Amérique du Sud après y avoir effectuer un peu plus de 48 000 km, parcouru 9 pays en 350 jours.

Notre coup de cœur restera à l’unanimité l’Argentine où nous regrettons ses grands espaces et sa nature exceptionnelle, coté humain notre coup de cœur sera pour le Brésil.

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Nous faisons connaissance du reste de l’équipage un français, deux chiliens, trois argentins, un panaméen, un colombien et un suisse allemand. Nous serons donc 13…..

Le départ ne s’effectuera, finalement, qu’à 23 heures. A peine sorti du port le bateau fait demi tour car le GPS (indispensable à la navigation) ne fonctionne plus mais après quelques tests et manœuvres, durant une bonne heure, nous reprenons le chemin du Panama. Après deux heures de navigation au calme, nous atteignons la haute mer et commençons à souffrir du mal de mer. Chacun essai de trouvé une solution pour être au mieux, loin d’être facile dans un bateau remuant dans tous les sens. Les voiles seront sortis pour la première fois car nous naviguions jusqu’à présent qu’avec le moteur. Dans la nuit, n’ayant pas assez de vent, le capitaine décida de remettre le moteur en marche, qui toutes les deux heures ratatouille et fini par s’arrêter puis, laisser refroidi deux ou trois heures, repartira, recalera ainsi de suite. Heureusement, le panaméen étant mécanicien, fera tout, même malade, pour dépanner le moteur (filtre encrassé). Nous constatons, très rapidement, au fil des heures que le générateur ne fourni plus d’électricité, il n’y a donc plus de lumière, plus d’eau pour la douche et les toilettes, ni autres robinets et même si cela fonctionnait, les évacuations de douches ainsi que l’évier de cuisine sont bouchés, précisons également que le frigo ne fonctionne pas depuis le début. Corentin (le français) et Juan (l’un des trois argentins) sont les bras droit du capitaine, habitués à naviguer, ils seront à la barre, aux voiles, à la cuisine, bref au petit soin avec les moyens du bord. Heureusement, un groupe électrogène est présent permettant de recharger l’ordinateur, le GPS et d’avoir quelques heures de lumière. Des 38 heures annoncées par le capitaine lors de notre première entrevue, ce n’est qu’au bout de 62 heures éprouvantes que nous jetterons l’ancre, à 15 heures, aux San Blas et enfin une mer plus calme. Le spectacle en vaut la peine, ces centaines d’iles désertes plus ou moins grandes, arborées de palmiers, de sable blanc. Nous pouvons nager dans une eau transparente et toujours aussi chaude, avec masque et tuba, et découvrir un véritable aquarium géant avec des dizaines de poissons multicolores, des coraux, d’immenses étoiles de mer par dizaines, gouter l’eau de coco et la noix de coco, et la chance de voir des tortues venant de naitre se mettre à l’eau pour la première fois. Nous passerons un moment exceptionnel jusqu’à la tombée de la nuit, ici 18 h 30. Nous remontons sur le bateau, accompagnés de Corentin, Juan et Joseph (le suisse allemand) alors que les autres resterons sur l’ile avec une bouteille de 1 galon (3,78 l) de rhum. A coté de nous se trouve, depuis la fin de l’après midi, un bateau des douanes surement prêt à intervenir, car ici les trafics sont courants. Nous apprendrons plus tard que le capitaine et Hary (le colombien) n’étaient pas en règles d’où l’escapade sur l’ile. A 23 h, un orage éclate, tout le monde revient sur le bateau, le capitaine nous informe d’un avis de tempête et nous explique que l’ancre n’est pas suffisamment grosse pour maintenir le bateau s’il y a trop de vent, ayant peur de s’échouer sur les coraux qui entourent les iles, il décide de partir on ne sait où. Et là, le moteur ne démarre plus, les batteries sont HS. Ils essaient tant bien que mal de les recharger avec le groupe électrogène, an vain. Le mécano s’énerve et cri après le capitaine, nous nous retrouvons dans une ambiance peu rassurante. Le groupe électrogène étant à l’intérieur, nous devons tous sortir sur le pont. Le capitaine paniqué, nous disant « San Blas peligroso » (dangereux), décide de lever l’ancre et de partir sans moteur et sans voile poussé uniquement avec le petit zodiac de seulement 15 petits chevaux. Il est 2 heures du matin quand, exténués, nous descendons dans la chambre pour essayer de dormir, ce qui aura été de courte durée, puisqu’à 5 heures du matin, des hurlements se font entendre sur le pont ainsi que le zodiac qui tourne autour du bateau pour le pousser. Au matin, nous constatons que nous sommes repartis en pleine mer et apprenons que c’est pour être à l’abri car nous sommes passés très très prêt d’une ile et de ses coraux. Nous faisons donc chemin inverse direction, à nouveau, les San Blas vers d’autres iles non loin de la côte. Toujours sans moteur, le zodiac va chercher l’aide d’un autre bateau qui nous tirera pour nous placer entre deux iles où plusieurs bateaux sont ancrés. Il est 16 heures. Nous descendons du bateau pour rejoindre l’ile et souffler un peu. Devant absolument réparer le moteur avant de repartir et ne sachant pas le temps que cela peu prendre, et aussi parce que l’on en a marre, nous décidons de quitter le bateau le lendemain matin suivi de Joseph (le suisse allemand). Nous aurons finalement passés 8 heures aux San Blas, contre 3 jours promis, le reste aura été navigation éprouvante, fatigante et flippante. Nous plaignons les enfants qui ont enduré ce voyage, mais en sommes fier. Nous nous faisons rembourser 100 dollars (sommes ridicule au vu de la prestation et des risques encourus).

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Le Samedi 7 septembre, à 9 heures, Corentin et Juan nous amènent, avec Joseph, en zodiac, aux douanes situées sur une ile pour tamponné nos passeports et présenter une fausse réservation de billet d’avion, qui indique que nous quittons le pays dans les 72 heures, nous permettant ainsi d’économiser 400 dollars de droit d’entrée au Panama et chose stupide après cela nous pouvons rester 90 jours dans le pays. Un habitant de l’ile voisine nous amènera, moyennant 45 dollars, vers Carti et la terre ferme du Panama. Il nous déposera au milieu de rien sur un espèce de parking où sont garer une vingtaine de 4X4, là nous devons payer 2 dollars par tête de droit d’accès, et marchander tant bien que mal l’unique moyen de transport, le 4X4, pour 75 dollars et une heure de route similaire aux montagnes russes avec un chauffeur brutal et une autre taxe de 8 dollars pour soit disant zone protégée. S’en suit, une heure trente de bus jusqu’à Panama City, que nous atteignons à 16 heures, il ne nous reste plus qu’à trouver un hôtel pas cher, pendre un taxi avant de savourer la fin de l’épreuve.

Malgré tout, l’aventure en voilier restera le moment fort du voyage, jusqu’à maintenant, et ne regrettons pas de l’avoir fait. L’équipage était formidable et regrettons qu’il n’y ait pas eu plus d’échange et de moment convivial, quant au capitaine, nous n’avons aucune rancœur, il lui a été confié un bateau en très mauvais état. Mais se sera, pour nous, la première et dernière fois.

Nous devons maintenant récupérer Capucin…

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V
On vous suit de Laguiole avec envie , merci pour ce blog bien ecrit bon voyage au long court
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J
Bonjour et merci de nous suivre. Cela fait toujours plaisir de recevoir des commentaires.
C
Bonjour<br /> <br /> Merci d'indiquer les coordonnées du bateau afin que l'on puisse l'éviter lorsque nous entamerons notre voyage.<br /> Cordialement<br /> charisma45
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F
C'est sur que la traversée en voilier a du être un moemnt fort. Bonne continuation. Biz. Flo
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J
Coucou et encore merci de nous suivre. <br /> Dis moi si tu reçoit ce mail sur ta boite e-mail.
F
C'est sur que l'aventure sur le voilier a dû être un moment fort. Bonne continuation. Biz. Flo
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L
Formidable aventure et superbement contée....continuez à nous faitre vivre vos péripéties.<br /> Chapeau pour vivre ces délires sans trop de stess et que de souvenirs pour les enfants!!!!<br /> Ils vont en avoir des choses à racconter au copains<br /> Amitiés<br /> Alain
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C
Waou, que d'aventures! Vous avez su garder le moral, bravo! Souhaitons que Capucin n'aura pas eu à souffrir de la mauvaise mer. Biz Catherine
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