Destination Afrique Australe
7 Juin 2013
La Bolivie c’est 2 fois la France avec seulement 10 500 000 habitants.
La monnaie est la boliviano : 1€ = 8,7 bol
Pour commencer nous partons vers le Salar d’Uyuni au sud du pays à 800 km de là. Nous sommes au coeur de la cordillère des Andes, ce qui signifie monter et descendre sans arrêt avec une altitude moyenne de 4000 mètres où un jour ou deux sont nécessaire pour supporter les hauteurs (maux de tête, mauvaise respiration la nuit). La neige fait son apparition et les nuits sont très froides.
Uyuni est une ville à 3656 mètres d’altitude fondée en 1889 et plantée au milieu de nulle part.
Pour se rendre au Salar, qui se trouve à une trentaine de kilomètres, nous prenons l‘option de faire la visite avec un tour, car rouler avec son véhicule sur le sel peut avoir des conséquences désastreuses. Il existe, toutefois, un moyen qui consiste à pulvériser de l’huile de vidange sous le véhicule et de le rincer à grande eau au retour. Nous choisissons l’agence Blue Line Service pour une journée avec son excellent guide Marco qui parle français et qui nous amène au village de Colchani où seul ses habitants sont autorisés à prélever le sel. Ces derniers travaillent à l’ancienne, après avoir fait des tas pour commencer à le faire sécher, ils le transportent ensuite chez eux où il subira un dernier séchage sur une plaque en fer chauffer au feu de bois pour être ensuite concasser et mélanger avec de l’iode car il n’en possède pas naturellement. L’emballage se fait manuellement. Le village fourni la totalité des besoins en sel de la Bolivie. Marco nous apprend également qu’actuellement des carottages sont en cours car d’immenses réserves de lithium (50% des réserves mondiales) sont présentes sous le salar. Au cœur du salar se trouve le premier hôtel de sel (qui n’est plus en fonctionnement en théorie) où les murs, les tables, les chaises et des sculptures d’animaux sont fait de blocs de sel découpés directement dans le salar. Nous nous enfonçons ensuite dans cette immensité blanche où il est permis de rouler ou l’on veut, à la vitesse que l’on veut même les yeux fermés car nous rappelons que le Salar d’Uyuni est le plus grand au monde avec ses 12000 km2, ses 300 km de long et une hauteur de sel maximum de 120 mètres.
Au milieu du Salar, se trouve plusieurs iles dont l’Isla Inca Huasi (maison de l’inca) étonnante car recouverte de cactus qui poussent de 1 cm par an et dont certains atteignent 900 ans, de son sommet nous pouvons apercevoir la quasi totalité du Salar délimité par les montagnes et volcans. Nous avons passé une excellente journée avec un guide génial et un couple super de routard Bernard et Malou.
Nous quittons Uyuni pour la ville minière de Potosi fondée en 1545, située à 4100 mètres d’altitude, ce qui pour Capucin est une épreuve. Si nous sommes habitué à l’altitude, ce n’est pas son cas et il nous le fait savoir (énorme fumée blanche, ne prend pas les tours, n’accélère pas et sommes obligés, après chaque descente, de l’arrêter pour pouvoir repartir normalement). Potosi est une ville perchée sur une colline, c’est la ville de plus de 100 000 habitants la plus haute du monde, elle est inscrite au Patrimoine Mondial de l’Unesco, nous stationnerons donc en bas. Dominée par le Cerro Rico à 4824 mètres, qui deviendra le plus grand gisement d’argent de l’histoire de l’humanité, troué comme un gruyère pour son minerai d’argent et d’étain depuis 1545, on y récence 5000 galeries dont 182 encore actives à ce jour. Stéphane en fera la visite dans des conditions plus que limite pour s’apercevoir qu’ici les mineurs, au nombre de 19 000, travaillent comme il y a 400 ans (poussent les chariots à la mains, creusent à la pioche et la barre à mine, utilisent de la dynamite pour ceux qui ont les moyens), leur salaire varie de 100 à 200 dollars suivant leur qualification, ils travaillent 12 heures non stop grâce aux feuilles de coca, leur espérance de vie est de 40 ans, il n’y a aucune sécurité et on déplore 25 morts par ans. Le gisement d’argent s‘épuise, il ne reste que 30 ans d’exploitation.
Nous visitons aussi l’hôtel de la monnaie, bâtiment de 7750 m2 construit entre 1759 et 1773 où était frappé la monnaie pour l’Espagne de 1773 à 1825 puis les monnaies de l’Argentine et de la Bolivie jusqu’à 1951.
Nous descendons ensuite à 2750 m d’altitude pour Sucré qui est la capitale constitutionnelle du pays. Nous tombons le jour de la fête annuelle qui fête le 204ème anniversaire d’on ne sait plus quoi, nous assistons à des défilés, fanfares… et déambulons dans cette ville coloniale.
Petite halte de quelques heures à Tarabuco et son marché traditionnel et très coloré qui se tient que le dimanche, fréquenté principalement par les indiens yamparas et tarabucos mais aussi par beaucoup de touristes.
Nous continuons de descendre vers Cochabamba, mais avant nous faisons un détour à Villa Tunari pour son parc Machia dont l’Association essaie de réapprendre les lois de la jungles à des animaux ayant vécu en captivité : singes, perroquets… Ici nous nous trouvons aux portes de l’Amazonie et faisons une petite ballade de 3 heures dans une forêt très dense et rencontrons des singes araignées et autres, mais aussi un puma malheureusement tenu en laisse, qui est dans le parc depuis 6 ans et finira sa vie ainsi car ne pourra jamais se débrouillé seul. Nous sommes à 300 mètres d’altitude et retrouvons la chaleur équivalente au Brésil mais qu’il faut malheureusement quitter (n’en déplaise à certain) pour rejoindre Cochabamba à 2500 m d’altitude qui est la troisième ville du pays.
Cette dernière n’a aucun intérêt mis à part son Christo de la Concordia surplombant la ville de 265 mètres et mesurant 34 mètres de haut soit 4 m de plus que celui de Rio de Janeiro, nous pouvons gravir les marches se trouvant à l’intérieur jusqu’aux bras. Son mercado (marché) le plus grand de Bolivie qui est extraordinairement gigantesque. On y trouve des centaines de boutiques couvertes et classées par produits, toutes les rues avoisinantes sont envahies de vendeurs en tout genre, les un sur les autres vendant leur marchandise au milieu d’un vacarme assourdissant et une circulation très dense. Ici, on trouve de tout des légumes en passant par les animaux vivants, du bricolage à l’étalage de viandes en plein soleil, des tireurs de cartes et fœtus de lama séché servant d’offrande à la Pachamama (terre mère). Nous aimons nous promener dans ces mercados et y manger le midi pour 4,50 euros à 4. La Bolivie n’a pas une grande gastronomie et ses repas populaires se constituent d’une soupe (très bonne faite de pates, légumes, viandes) et d’un plat principal à base de riz, frites ou pates accompagné soit de poulet, soit de bœuf, soit de milaneze et quelques miettes de tomates et salade, le tout dans une hygiène un peu limite, les assiettes sont justes rincées dans un plat. Bref, nous adorons tout de même ce coté typique (un peu moins les enfants) et tant pis pour la turista dont nous faisons les frais.