25 Février 2025
Le 4 février, nous revoilà en Namibie pour explorer le sud. La frontière est en travaux et on a du mal comprendre où aller, beaucoup de camions passent par là et quand on trouve, enfin, le bâtiment flambant neuf, les douaniers sont endormis ou scrutent leurs téléphones portables avachis sur leur chaise.
Un PLEXIGLAS nous sépare et ils ne font aucun effort pour parler lentement, au point de nous considérer comme des merdes, du jamais vu !
Le CPD nous prends beaucoup de temps à chaque fois, il faut une fois de plus leur indiquer la marche à suivre, où remplir et quoi garder, on tient à notre caution de 10 000 euros !
A 320 kilomètres de la frontière se trouve la capitale du pays Windhoek, 500 000 habitants, bien aérée, elle se situe au centre du pays à 1700 mètres d'altitude.
On retrouve enfin des paysages montagneux après 2000 kilomètres de plat !
On passera 3 heures à visiter cette ville à pied, ça fait du bien. Il faut savoir qu'en Afrique, on ne vient pas pour faire de la randonnée, il n’y en a pas !
On retrouve quelques monuments, les quartiers très riches blindés et électrifiés et les très pauvres, ça ne change pas !
Il est temps de fuir et de retrouver nos amis allemands avec leur Renault Koleos 4x4 et leur remorque dans un camping ferme, pour boire une bière et discutailler.
On y rencontrera aussi un couple de français partie du Maroc depuis 14 mois en Iveco poids lourd, le véhicule beige sur la photo. Ils ont subit une agression violente à l'arme blanche suivi de coups par trois hommes, à Walvis bay en Namibie. Ils se sont fait voler tout leurs matériels informatiques et apareil photo, sauf passeports et cartes de crédit. Cette ville que l'on a visité avait l'air, plutôt tranquille, je pense que rester 4 nuits au même endroit n'est pas l'idéal. Ils se remettent doucement de ce traumatisme.
Le 7 février, on quitte la capitale pour Sossusvlei à 350 kilomètres de là.
Nous empruntons rarement les axes principaux et essayons des pistes plus ou moins au hasard. On traverse un pass (en France on dit un col) avec une superbe vu où l’on y passe la nuit d’ailleurs au frais et le lendemain nous passons de 1900 mètres d’altitude à 900 mètres.
C’est là que le thermomètre monte jusqu'à 35 degrés. Les paysages reste variés et colorés. Nous passons par le mini village de “Solitaire” un peu à la Bagdad café aux États Unis, avec sa boulangerie qui ne fait que du pain de mie, c’est nul. On y trouve quelques pâtisserie à des tarifs français, réputation oblige. Le must de cette boulangerie est sa tarte aux pommes. C’est plus proche d’un crumble à la pommes cannelle. Bon, pour nous c’est moyen mais pour les sud africains, nombreux ici, c’est bon.
Avant l’entrée de Sossusvlei, on bivouaque au bord de la piste, tout est bariquadé, clôturé sur des centaines de kilomètres, ils montent même sur les montagnes !
La chaleur est terrible, pas moins de 31 degrés la nuit. Ajouter, le vent et la poussière, on est bien dans un désert !
Sossusvlei est certainement le site le plus visité de Namibie, c’est un désert de sel et d’argile situé dans le plus vieux désert de la planète le "désert de namib" agé de 80 000 ans il regroupe une mer de dunes aux couleurs ocres, rouge.
Pour y accéder, la ville de Sesriem sert de porte d'entrée. De là, on empreinte une route de 60 kilomètres goudronnée (juste pour le site, ailleurs c’est de la piste). Limité à 60 km/h, la vue est magnifique, les dunes ont des couleurs différentes suivant leurs inclinaison et la position du soleil. Nous arrivons un peu tard, se lever tôt le matin par nuit trop chaude, on a du mal....
Au bout du bitume reste encore 4 kilomètres de piste sablonneuse uniquement accessible en 4x4, pourquoi ne l’ont-ils pas revêtus jusqu'au bout ? Ben, pour les navettes qui trimballent les touristes tient, business, business…
Arrivé au bout du chemin, il y a du monde, c'est là que se dresse la Big Mama et la Big Dady.
La Big Dady est la plus haute de toutes avec ses 325 mètres, l'ascension est possible et autorisée.
Par comparaison la tour eiffel fait 312 mètres sans ses antennes.
Et comme on aime les défis…
Il est déjà tard pour une telle expérience, 10 heures et 35 degrés, on prends un litre et demi d’eau et à l’attaque.
La montée est plus dure que ce que l’on imaginait ! Tu monte d’un pas, tu descend d’un demi pas !
On souffre, l’effort est violent, on se demande pourquoi tant de souffrance 😂, mais on finit après une heure, à atteindre le sommet !
On est les seuls, il est 11 heures, plus personne traîne ici, la chaleur t’assuque, il faut reprendre nos esprits avant la descente qui est certe plus facile et offre une curiosité acoustique comme un grognement à chaque petit ou grand saut que tu fais.
Il nous faut dix bonnes minutes pour rejoindre la base de cette dune et se retrouver sur l’ancien salar fait d’argile et de sel où trônent les fameux arbres morts, d’où le nom de Sossusvlei. La chaleur nous assèche, c’est véritablement insupportable, les dernières gorgées d’eau sont à 45 degrés, température de la gourde dans le sac à dos !
Il nous en aurait fallu le double !
Du site aux arbres morts, la piste sablonneuse pour rejoindre Spolux est encore longue, mais quel calvaire, on souffre. Avons nous été raisonnables sur ce coup là ?
On mettra une heure à se requinquer à l’ombre de quelques arbres et tables prévu à cet effet et repartirons les derniers du site.
Cette zone est splendide mais pas faite pour les humains, certains n’arrivent même pas aux arbres, pourtant l’accès est quasi plat mais long et étouffant.
Après les 60 kilomètres retour, nous re voici au village de Sesriem où pour les 18 euros de la journée est compris la visite d'un canyon non loin de là, les forts orages journaliers remplissent le fond d'eau boueuse.
Plus tard, en chemin, on va essuyer une tempête de sable au milieu d'un orage, la visibilité est nulle, les vents sont violents, ça fait presque peur !
Les orages sont très localisés et débutent toujours en fin d'après midi.
Après une nuit tranquille et pas trop chaude au fond d'une petite piste isolée, direction l'océan et la ville de Lüderitz à environ 300 kilomètres.
La piste que l'on emprunte est une des plus belles que l'on est fait dans ce pays, seule les photos de drone peuvent faire ressortir la beauté de ses paysages !
Dès que l'on rejoint la route nationale, les 126 derniers kilomètres pour atteindre Lüderitz sont d'un monotone désespérant sous 41 degrés, des vents forts amènent le sable sur la route, et à l’approche de la ville la température tombe à 25 degrés, pu...ça fait du bien. On y fait quelques courses et sommes toujours emmerdés sur ces parkings par des quémendeurs !
Si on est ici, c'est pour la péninsule en face de la ville, à une quinzaine de kilomètres et trouvons, par hasard, un resto portugais des plus fameux !
Kolmanskop.
Kolmanskop est une ville fantôme à une dizaine de kilomètres de Lüderitz, envahi par le sable du désert de namib
Anciennement ville diamantaire, érigée en 1908, par les colons allemands. Extrêmement prospère jusqu'au année 1920 pour décliner petit à petit et fermer en 1960, selon la légende, il était même possible de ramasser les pierres la nuit car celles-ci brillaient grâce à la lumière de la lune.
Plus de 5 millions de carats de diamants furent extraits lors des six premières années d’exploitation.
On peut voir les vestiges ensablés d'un grand hospital, le premier en Afrique équipé d'une machine à rayons X, essentiellement pour vérifier si les mineurs n'avaient pas avalés de diamants, une boucherie, une boulangerie, un casino, une fabrique de glace, une école, un bowling, une cuisine, une salle de spectacle, la maison du docteur, du directeur, du comptable, de l'architecte, etc... uniquement destinés à la haute bien évidemment.
La ville devint également un important centre culturel, offrant de quoi divertir la bourgeoisie locale. Ainsi, cette cité pourtant située dans une région inhospitalière offrait tout le confort nécessaire aux colons qui jouissaient d’une vie prospère.
L'exploitation a duré jusqu'en 1960.
Pas un mot sur les conditions de travail pour les 800 travailleurs parqués dans des baraquements à 500 mètres des dirigeants.
La visite fût passionnante.
Le 14 février, nous quittons l'océan et son délicieux climat pour rejoindre le désert de namib et le Fish River Canyon. Il paraît que c'est le deuxième plus grand au monde, long de 160 kilomètres et d'une profondeur maximale de 550 mètres.
Pas mal de kilomètres pour rejoindre le site à l'intérieur des terres par 43 degrés, les nuits à 30, ça use !
Après l'entrée du parc pour 18 euros la journée, reste une quarantaine de kilomètres pour rejoindre le Eagle’s Rock, point de vue le plus éloigné mais pas terrible, par une piste des plus pourrie, comme souvent dans les parcs.
Les meilleurs points de vue seront Sulphur Springs et Hobas, où l'immensité et les zigzags de la rivière "Fish" impressionnent.
A 60 kilomètres de là, Ai-Ais, connu pour ses sources chaudes à 65 degrés et son immense camping.
Pour 3,15 euros, on peut profiter du site toute la journée.
La piscine est énorme mais trop chaude, la température dans cette cuvette au fond de ce canyon est de 43 degrés. On y fera la lessive, le séchage ultra rapide, la baignade en compagnie de babouins venant se désaltérer, la douche et le plein d'eau qui était 45 degrés au robinet !
Pour ce qui est de la source chaude, pas grand chose, mis à part un tuyau qui sort entre quelques rochers sur 3 ou 4 mètres carrés.
19 heures, on quitte le site pour bivouaquer plus haut dans le désert au frais, enfin, 30 degrés tout de même.
Le 18 février, après 60 km de désert par une piste parfaite et toujours des décors sublimes, nous rejoignons Aussenkehr au bord du fleuve Orange et ses hectares de vignes rendant le lieu insolite par sa verdure au milieu de ce désert.
Les travailleurs habitent dans des cabanes, rarement vu en Namibie.
Nous suivons la "Orange River" jusqu'à l'océan sur 250 kilomètres, avec un débit très réduit en ce moment.
Ce fleuve est le plus long d'Afrique du Sud, mesurant 2160 km, il prend sa source au Lesotho, et fait la frontière naturelle entre la Namibie et l'Afrique du Sud.
Les 50 derniers kms sont exploités sur les deux rives par des dizaines de mines de diamants, les paysages deviennent du coup, fades et inintéressants.
Arrivés à "Oranjemund", l'océan et 18 degrés à 16 heures, ça change ! Ville sans intérêt juste le plein de gazoil et un contrôle de police, la nuit se fera sur la plage pas loin de la frontière.
La Namibie, coup de coeur numéro deux, après l'Angola, ce pays nous a donné la banane, formidable, magnifique par ses grands espaces donnant une impression de liberté sans limite, le meilleur pays pour ses bivouacs sauvages, où tu peux pisser sans regarder si quelqu'un rabale dans le coin, bref, le pied...