Le Malawi

Le Malawi est un pays enclavé du Sud-est de l'Afrique entre le Mozambique, la Zambie et la Tanzanie.

Il est 4,5 fois plus petit que la France et compte 20 millions d'habitants.

Sa monnaie est le Kwacha, 1 euros vaut 1880 Kwacha et comme leur monnaie ne vaut rien, ils aiment beaucoup les dollars.

Salaire moyen 53 $.

Le gazoil est à 1,45 euros 

Ils parlent anglais mais surtout le Chawa.

On roule à gauche et Spolux est assuré.

Le 18 octobre nous rentrons au Malawi.

La frontière se passe bien côté Malawi, la douanière à une patiente très appréciable quand very Bad inglish speaking.

Sortie Mozambique, ils ont oublié de nous donner un papier pour Spolux à l'entrée du pays, c'est pas très malin, du coup ça se complique et prend du temps pour expliquer que si on l'avait ce papier, on leur donnerai ! 

Nos premiers kilomètres dans le pays nous change littéralement du Mozambique, montagne magnifique, tout est vert, champ de thé vert, c'est beau, à part des gens,  partout sur la route en vélo ou à pied et, contrairement au Mozambique où ils se serraient très rapidement, là aucune réaction, il faut faire gaffe surtout avec les écarts qu'ils font en vélo ! Sont-ils tous bourrés ?

Nous sommes tout proche du plus haut sommet du pays et décidons d'aller randonner un peu. 

Nous cherchons un camping avant que la nuit tombe, trop tard !

A la première ville, c'est un bordel de jamais vu, à peine arrêté tu as 10 mecs qui te tombent dessus pour vendre des conneries, se proposer comme guide, on comprend rien, on trouve un camping mais c'est une cour de maison, toujours 10 mecs qui se pointent (pas les mêmes), on dégage et trouvons l'entrée du parc pour les rando avec barrière, et là 15 mecs ! Mais c'est quoi ce pays....on en trimbale un sur le marché pied jusqu'au camping à 1 km de là, il sera notre guide pour le lendemain, c'est obligatoire.

Lendemain matin 7 heure départ pour 1000 mètres de dénivelé, nous n'irons pas au sommet qui est à plus 3000 mètres et deux jours d'ascension, on en fera a peine 600 notre guide paraissait fatigué. On croise des forçats descendant des montagnes de bois sur la tête dans des descentes vertigineuses, femme compris et pied nu ! Nous on redescend pour rejoindre la Big cascade, qui dit le guide 🤣(Likhubula falls) 10 mètres à tout péter. Bon c'est quand même sympa l'eau est glacée on y reste une heure pour reposer notre guide et justifier du temps passé avec lui, il nous avait promis 6 heures. Total 4 heures. Je te passe les nombreux détails pour essayer de nous entuber au moment de le payer ça serait trop long mais il aura rien eu de plus que ce qui était prévu, après il n'a pas insisté, avec Anne aucune chance ! 

Ce camping est bizarre, aucune tranquillité, des gens qui traînent, qui te matent, qui se posent des heures à reluquer et le plus, les gamins qui viennent directement te demander de l'argent ou se plante à trois mètres de la cellule et te regarde pendant une demi heure, d'autres veulent te vendre une poule pour 2,5 euros vivante bien-sûr, ou des fruits pas mûr, bref un sketch.

On rencontre enfin d'autres voyageurs échoués comme nous, un couple d'allemand voyageant depuis un an en Afrique et un couple brésilien voyageant depuis deux ans également en Afrique.

Ça discutaille portugais évidemment, il nous reboustent un peu, la brésilienne a mis un an pour s'adapter à l'Afrique, l'oppression des gens rencontrés hier, à ce niveau, ils ne l'ont vu qu'ici au Malawi. On prends des infos et allons essayer de nous détendre dans l'avenir. Les allemands ont fait la Tanzanie et le Kenya, nos prochaines destinations, ils ont plutôt été déçu côté tarif exorbitant, on ira tout de même vérifier. Pour eux, tous le meilleur sera nos 4 ou 5 derniers pays.

J'ai profité également du camping pour essayer de supprimer ce couinement insupportable sur Spolux en démontant et graissant la barre stabilisatrice , ce fut un succès 🥳.

Zomba est une ville importante et moderne, mais notre but est d'y découvrir son plateau, on empruntera la mauvaise piste, une fois de plus, sur 7 km où l'on s'est fait 2 ou 3 frayeurs avec le vide côté droit et limite passable. On se posera dès qu'on trouvera un endroit plat pour y passer deux nuits et se mettre à jour avec le blog. Même ici, perché et perdu, le matin il y a deux vendeurs ambulants qui vont passer une heure assis à vingt mètres de nous à attendre que l'on sorte, et comme on ne sortait pas, ils se rapprochent, sifflotent, puis sifflent plus fort (au cas où on ne les aurait pas vu) et enfin viennent te voir, pour repartir comme ils sont venus, il y a du désespoir mais il faut faire l'impasse sinon on ne va pas s'en sortir. En continuant notre gros détour, on découvre un plateau dans le brouillard avec des points de vues sur la ville de Zomba, ça vallait le détour, sauf la Mini cascade Williams.

Le lac Malawi est le troisième plus grand lac d'Afrique et le cinquième mondial avec 600 km de long et 80 km de large et une profondeur maximale de 750 mètres.

Il possède quelques 1000 espèces de poissons dont 350 endémiques.

On roulera 200 km pour se poser dans un pseudo camping sans emplacement mais à 5 mètres du lac devant les lodges, pas mal du tout.

200 km de bitume en bon état sans être sur la route principale, c'est bien, le réseau routier est excellent, le plus impressionnant c'est qu'il y ait du monde non stop à pied ou en vélo !

Comme nous disait Silvain, un brésilien en vélo pour un voyage d'un an rencontrer au camping de Monkeys Bay, on ne peut même pas pisser tranquille sur la route, on confirme. On passera du temps à se raconter nos anecdotes, nous restons trois nuits par 31 degrés quand même (la nuit !), et sortirons enfin notre paddle et snorkeling, baignade, l'eau du lac est à 27 degrés et on aura vu plus de poissons qu'au Mozambique, farniente, tranquilou quoi. Le soir c'est tamtam et chants bien sympa. Quelques touristes sont présents mais le plus chiant dans l'histoire, ceux sont les singes qui traînent en bande, il faut fermer la cellule en plein cagnas, deux fois on s'est fait avoir, ils sont rentrés dans la cellule pour piquer du pain, mais raté, sales bêtes mais très intelligentes.....

On poursuit notre route vers le nord, passant par Cape Monclear véritable village de pêcheurs aux petites ruelles encombrées mais charmantes.

S'en suit, pour finir cette journée, une quarantaine de km de travaux pas prévus, ce qui nous ralenti et donc nous finissons de nuit dans une nouvelle station service. Essaie d'imaginer, 40 km de poussière, la nuit, j'y vois rien, d'un côté puis de l'autre de la route en travaux, des trous de partout, tu as du mal à savoir où passer, il y a des gens de tout les côtés en vélo, à pied ou en moto sans éclairage bien sûr, tu traverses des villages dans une poussière de dingue, il y a des gens assis au bord de la route qui discutent, les camions sont ceux qui roulent le plus vite, bref, il n'y a que nous que ça dérange ! A oui, la nuit t'entend un mec qui coupe du bois à trois heures du matin (à la hache les tronçonneuses sont rares) et le gardien de la station qui dort près de nous sur le trottoir 🤣.

Le 26 octobre, on trouve un coin sympa pour manger au bord du lac Malawi, exceptionnel !

L'eau est crade mais il fait trop chaud, tant pis pour les parasites existants dans cette eau qui peuvent te poser des problèmes, il paraît.

Ça fait plusieurs jours qu'on cogite à la suite à donner a ce voyage. Je m'explique, on doit continuer à remonter l'Afrique par la Tanzanie, le Kenya, l'Ouganda, le Rwanda, (le Burundi, on ne le compte plus sa frontière est fortement déconseillée) et rejoindre la Zambie.

Hors, nous savons que nous ne ferons aucun parc dans les trois premiers pays cités, car hors de prix, exemple, parc du Kilimandjaro 800 euros par personnes ( je parle pas de l'ascension qui est de 6000 euros), les gorilles en Ouganda 1000 euros par personne, etc....Plus de 5000 kms pour pas grand chose, de plus on avance plus vite que notre estimation tout en prenant tout de même notre temps, et si on continue nous arriverons en pleine saison des pluies en Zambie et Zimbabwe, deux pays extra d'après plusieurs sources.

Nous allons donc zapper cette boucle et virer vers l'ouest au nord du Malawi en direction de la Zambie.

Et oui, l'avantage c'est que l'on fait comme on veut, on va là où on veut et on verra bien.

Le lendemain, après une dernière nuit au bord du lac Malawi, toujours par 30 °, nous devons faire le plein de gazoil dans la dernière ville sur notre route, avant de virer vers Livingstonia et la frontière de la Zambie. Trois stations, toutes vides, ça commence à devenir inquiétant tout le nord du pays est à sec, sauf pour l'essence appelée ici pétrole. On demande au gérant de la dernière station quand aura t-il du gazoil ? On est déjà en réserve, en fin de semaine peut-être, on est lundi, ok alors on va dormir ici jusqu'au réapprovisionnement. Et là, on ne sait pas pourquoi le gars nous sert 40 litres, on a tout juste pour payer, le gérant a vraiment été sympas de nous dépanner parce que peu de temps après, sont arrivés deux voitures genre ONG, ils n'en ont pas eux. Du coup on continue la route sachant que l'on a trente litres en jerricans ça doit passer.

Pour atteindre Levisngtonia, on emprunte une piste avec vingt épingles plutôt faciles, on croise des motos taxis à quatre dessus dans la caillasse, mais comment ils font et comment ces motos chinoises résistent-elles ? Nous dormons au bord d’une épingle et arrivons le lendemain au bled. Achetons tomates, avocats et mangues pour pas cher, et visitons cette charmante ville très aérée où plutôt village avant de reprendre la route cette fois, direction la frontière à 160 km par une route goudronnée. 

Il nous reste quelques 250 km avant de quitter le Malawi, nous empruntons les routes de montagnes , traversons des bois de caoutchouc où nous achetons un ballon confectionné par des vendeurs ambulants, étrange, restera t'il gonflé longtemps, il a dit oui 🤨.

Nous traversons Mzuzu, grande ville totalement différente des autres, moderne une 2x2 voix, des ronds points, centres commerciaux, on profite du supermarché très cher, 2 euros le litre de lait, 2 euros le kg de riz, la boîte de Ferrero (les 16 chocolats) à 20 euros 🤣, le kg de patates, 2 euros, fromage sans goût à 20 euros le kg, pourtant il y a du monde ! Les gens sont bien sapés, ici il y a du fric.

On achète fruits, légumes, beignets au bord de la route, c'est pas cher 10 beignets 1 euro, kg de tomates 1 euro, etc....et faut toujours marchander.

La ville compte 16 stations services et pas une goutte de diesel, juste un peu d'essence. Par contre même si c'est dimanche, il refont une route sur des dizaines de km et les nombreux engins fonctionnent, les chefs sont des Chinois, eux ont du gazoil !

Une halte à Rumphi sur la route au cas il y aura du gazoil, là non plus.

Arrivé à la frontière, une personne nous demande le papier qu’on a payé à l’entrée du pays, on ne comprend pas bien ce qu’il veut, il téléphone, une dame parle à Anne, elle comprend pas un mot, le gars traduit à peu près elle voudrait qu’on lui envoie  la photo du papier, dommage on a plus d’internet. Tout ça pour que une demi heure après nous dire que la frontière est à 10 km plus loin ! A quoi sert ce type ?

Bref, deux militaires en moto nous y accompagnent, là, une dizaine de militaires à l’ombre, on rentre dans une tente de fortune et trouvons l’agent qui nous tamponne les passeports mais quand on lui presente le carnet de passage en douane, il téléphone, et nous dit qu’ici il n’y a pas de personnes habilitée à tamponner le CPD ! S’il nous manque un tampon, adieu la caution de 10 000 euros ! 

Ça commence à nous gonfler, il faut même lui filer un stylo (parce qu’on est sympas) pour qu’il remplisse les papiers des personnes qui veulent aller en Zambie, bon il n'y a rien à en tirer, on essaie un crayon contre un tampon, ça ne marche pas. Ca veut dire demi tour et faire deux cents kilomètres jusqu'à la frontière pour avoir le tampon puis 80 km pour rejoindre la première ville de Zambie, Isoka.

On calcule, on cogite, pas le choix, on fait demi tour sauf que nos passeports sont tamponnés donc on est sortie du pays, d’après l’agent, no problem.

On dormira devant la première pseudo douane où l’agent sert à rien et vidons notre jerricans de vingt litres de gazoil dans le réservoir, autonomie 400 km pour 300 km à faire, ça doit passer, sachant qu’en piste on a une conso de 10 l à 12 l au 100 km, sur route 8’5 l à 10 l au 100 km.

On fera 150 km dans cette journée en traversant le Park national Nyika, heureusement on peut le traverser sans payer, on n'a pas un rond. Ce park à des paysages superbes, les arbres ont les feuilles multicolores pastels de toute beauté, dommage ça donne rien en photos et surtout 60 km de traversée sans personnes ! 

Lendemain 6 heure, toujours de la piste parfois très mauvaise et parfois mauvaise, résultat 20 km/h de moyenne, on arrive enfin à la frontière à Chitipa côté Malawi où la personne habilitée pour remplir le CPD est bien là et pas de soucis avec les passeports déjà tamponnés.

Côté Zambie, Kanyala, juste un poste frontière, douanier en maillot de foot, l’autre sort sûrement du lit à 10h30, en marcel et claquettes. Pour les français le visas est gratuit pendant 3 mois, mais devons quand même, tous les mois, trouver un bureau d’immigration pour renouveler un mois de plus jusqu'à trois mois max.

Nous voilà en Zambie, on nous prévient du mauvais état de la piste…

A bientôt.

Le Malawi est un beau pays entre lac et montagnes, la chaleur est bien présente dur dur de bien dormir, la population et très souriante et les gosses toujours adorable réclament juste un petit coucou et ils sont contents, ça les fait marrer de courir après Spolux. Beaucoup de gens sont des forçats du travail, les hommes comme les femmes font des kilomètres à pied ou à vélo surchargé pour survivre c'est pire que le bagne....

De plus, la nourriture est chère, moins dans la rue où tu ne trouves que quelques fruits et légumes, les supermarchés sont rares et hors de prix, bref pour le moment c'est le pays le plus cher que nous avons traversé.