Destination Afrique Australe
27 Janvier 2014
Nous quittons Mexico pour rejoindre Téotihuacan qui se trouve à 50 kilomètres au Nord Est. Nous venons ici pour voir un site Aztèque mais qui s’avèrera être un site de la civilisation Téotihuacan qui date du 1er siècle entre 150 et 450 et fût l’une des villes les plus importantes de cette époque. Mais entre le VII et le VIII, la civilisation disparaît et le site est abandonné, mais conserve une importance rituelle pour les civilisations suivantes comme les Aztèques. Le site est orienté NORD – SUD est fait 2 kilomètres de long. On peut y voir la Pyramide du Soleil, qui est la deuxième plus grande d’Amérique, avec ses 215 mètres par côté à sa base et 63 mètres de haut. Après une bonne grimpette, on peut apercevoir un paysage complètement différent des autres sites, car tout autour se trouve des villages dans un environnement aride, et au loin l’immense nuage de pollution de Mexico Ciudad. Il y a aussi la Pyramide de la Lune, à l’extrémité Nord du site et au sud la Ciudadela (citadelle) et le Temple de Quetzalcoalt (Serpent à plumes).
Après trois nuits tranquilles passées sur le parking de l’église, nous quittons San Juan de Téotihuacan en direction de Quérétaro et ses 600 000 habitants. Nous serons déçu par cette ville coloniale qui malgré ses 300 églises, temples et couvents n’a pas ce petit plus que nous attendions d’une ville coloniale. Mais y resterons quand même trois jours car nous trouvons enfin une WIFI au Cerro de Las Campanas et nous servira aussi de bivouac. Nous en profitons pour assurer Capucin pour les USA et le Canada qui est obligatoire en contactant par mail George Manale assureur aux USA donc ne parle qu’anglais. Pour les mails pas de problème, nous avons utilisé notre ami Google traduction, par contre par téléphone c’est plus compliqué mais on y est tout de même arrivé, il nous en coûtera 145 euros pour 6 mois, il est classé en catégorie C qui veut dire mini camping car. D’ailleurs depuis Septembre 2013, nous n’avons plus d’assurance rapatriement. Les prix étant exorbitants, nous prenons donc le risque de nous en passer. Si nous sommes là aujourd’hui, c’est que nous avons su aussi, à certain moment, prendre des risques.
Nous arrivons dans la nuit à San Miguel de Allende et au réveil nous sommes surpris par les températures à savoir 5°C à l’intérieur et 1°C à l’extérieur. Cette ville coloniale d’environ 61 000 habitants est perchée à 1850 mètres d’altitude, de nombreux américains viennent passer leur retraite, d’où une certaine petite envolée des prix. Une journée sera largement suffisante pour en faire le tour, mais l’avons bien appréciée.
En suivant, Guanajato, autre ville coloniale située à 2000 mètres d’altitude, est, pour nous, la plus belle du Mexique, la plus labyrinthique qu’on est jamais vu. Elle est construite sur plusieurs collines, les maisons quasiment imbriquées les unes sur les autres avec, pour y accéder des centaines d’escaliers, des ruelles pentues, et en plus des tunnels sous la ville accessiblent en voiture et à pied car Guanajato était un ancien centre minier, le plus important au monde à l’époque coloniale. La ville s’est aussi autoproclamée capitale de Cervantes et possède un musée consacré à Don Quijote. Là aussi une journée sera suffisante.
De là, nous partons vers Guadalajara en passant par la Lagune de Chapala en espérant trouver un endroit tranquille, malheureusement le coin est très prisé des américains donc les accès aux berges sont impossibles et continuons vers Guadalajara, deuxième ville du Mexique avec plus de 4 000 000 d’habitants. Arrivé en sa périphérie, nous décidons, au vu de sa grandeur et de ses faibles attraits, de ne pas rester et continuons vers Tequila.
Tequila ville de 30 000 habitants, célèbre pour sa boisson alcoolisée du même nom, est très touristique, pas moins de 18 distilleries sont installées tout autour. La boisson se prépare à partir d’agaves, seule la racine ou le cœur, ressemblant à une grosse pomme de pin, est utilisée. Cultivée pendant 10 ans avant d’être mûre, elle est récoltée et cuite à la vapeur entre 24 et 50 heures puis moulu pour extraire la sève. Cette dernière est ensuite fermentée puis distillée et mise en fût pour la maturation.
Ce jour là aussi, nous assistons avec notre plus grand plaisir, à un rassemblement de motos.
Le lendemain, cap au Nord direction les USA à plus 1000 km de là, où nous ferons tout de même quelques haltes. La première sera Zacatecas, notre dernière ville coloniale située à 2496 mètres d’altitude, aie, ça caille. Que dire de cette énième ville, c’est celle qui nous a le plus déçu, on vous laisse juger par les photos. Peut être nous en avons vu trop !!!!
Nous faisons aussi remplir notre bouteille de gaz Argentine facilement dans une usine et en profitons pour faire des provisions d’aliments de base, sûrement moins chers qu’aux Etats Unis.
Les derniers 750 kilomètres du Mexique se ferons parmi les grands espaces désertiques à perte de vue gâchés par Monterrey, deuxième plus grande ville riche du pays, très industrialisée, coincée entre les montagnes dont le nuage de pollution se voit 70 kilomètres avant, et la mauvaise odeur qui y règne en la traversant. La police est très présente pour cause de narcotrafic dû à la proximité de la frontière.
Il est 15 h quand nous arrivons à la frontière de Nuevo Laredo, plus précisément le pont de Colombia, où il pleut et il fait très froid et où nous devons payer le passage (pont du Rio Grande) et nous rendre compte qu’une fois de l’autre coté, nous étions déjà aux USA sans avoir fait tamponner nos passeports pour la sorti du Mexique. Après discussion avec le douanier américain, deux solutions s’offrent à nous : soit il nous tamponne les passeports et on continue (il se moque que l’on ai ou non le tampon de sortie), soit nous faisons demi tour et régularisons notre sortie avec le Mexique. Nous prenons l’option de faire demi tour, nous revoilà donc au Mexique, les douaniers fouillent Capucin car nous sortons des Etats Unis et il est bien difficile de leur expliquer le pourquoi du comment. Après les tampons et 60 euros de taxes nous voilà donc en règle au cas où un jour nous devrions revenir.
De retour à la frontière américaine, nous remplissons, comme d’habitude, un formulaire avec l’obligation d’y mentionner une adresse que nous avions pris sur internet, on nous prend les empruntes des dix doigts, la photo et nous payons 24 dollars pour nous quatre. Arrivé au véhicule, nous avons droit au chien et le contrôle d’une douanière très aimable qui nous informe que la viande de cochon, même cuite, est interdite et qu’il faut l’incinérée, pas question pour nous de gaspiller, nous nous mettons donc à table devant elle et lui donnons les restes pour la destruction. Nous apprenons également que les agrumes et certains légumes sont interdits, mais que la viande crue ou cuite de bœuf, de mouton ou lapin est autorisée. Capucin quant a lui , n’a pas besoin de permis temporaire pour circuler dans le pays.
Tous les douaniers ont été sympathique et compréhensif de notre anglais plus que moyen, et ont eu la gentillesse de parler espagnol. Nous voilà donc aux USA pour 90 jours.
En conclusion, nous avons passé 45 jours et fait 6602 kilomètres au Mexique sur des routes plutôt médiocres farcies de topes (dos d’ânes) avec des conducteurs plus que mauvais s’autorisant tout et n’importe quoi, le pays compte 24000 morts par an sur les routes. Une grande présence militaire et policière armée jusqu’aux dents, nous avons été contrôlé plusieurs fois sans aucun problème de corruption, nous n’avons ressenti aucune insécurité et avons dormis n’importe ou. C’est malheureusement le premier pays, depuis le départ, où nous avons eu très peu de contact avec la population, aussi plus énervée qu’ailleurs. Beaucoup pensait qu’en France on parlait anglais. Nous nous souviendrons de ses très belles villes coloniales et de ses nombreux sites.
Si nous paraissons un peu négatif sur ce pays, nous pensons que cela aurait été diffèrent si nous avions commencé notre voyage par le Nord, où le changement serait bien plus radical, alors que venant du Sud….