Destination Afrique Australe
25 Novembre 2013
Le 7 novembre, nous entrons donc au Nicaragua, d’une superficie de 130 000 km2 soit le quart de la France et compte 5,5 millions d’habitants, la monnaie locale est le Cordoba, 1 euro est égal à 33 cordobas. Le gasoil est de 0,88 d’euros le litre, un paquet de cigarette 0,90 d'euros.
Nous y trouvons une excellente route et contrairement au Costa Rica, une végétation moins dense et de nombreuses cultures de bananiers, canne à sucre, champs à vaches. Le changement est radical.
Nous partons vers San Juan del Sur, ville très touristique où ses plages attirent surtout les surfeurs, pour y voir le Pacifique une dernière fois avant longtemps, mais cette ville ne nous plait pas et après un quart d’heure nous préférons rejoindre Granada à 200 km de là situé au bord du lac Nicaragua d’une superficie de 8264 km2 équivalent au lac Titicaca. La particularité de ce lac, d’une salinité basse, est qu’il accueille le requin bouledogue venu de la mer des caraïbes par le rio San Juan. Il abrite aussi l’ile d’Ometepe d’une superficie de 276 km2 constituée de deux volcans le Concepción et le Maderas.
Granada, ville fondée en 1524 avec ses nombreuses églises, ses rues piétonnes, de belles maisons coloniales colorées et son mercado typique et bien « crado », qui à la particularité de se situé dans une ancienne église.
On nous fait comprendre que, hors des sentiers battus, la ville est dangereuse.
Nous partons passé la nuit au bord du lac et sommes délogés, à minuit, par 5 policiers nous disant que le coin est dangereux et nous conseillent d’aller plus loin là où il y a plus de lumière. A notre arrivé, sur le Malecon, trois gardiens nous déconseillent l’endroit, parce que dangereux, mais acceptent tout de même que l’on passe la nuit. On se demande finalement que font ils là et à quoi ils servent puisqu’ils restent toute la nuit.
Le vendredi 8 novembre, nous nous rendons à Managua, capitale du pays depuis 1858, compte 1 800 000 habitants pour une superficie de 544 km2, et où nous savons que notre pièce mécanique, tant attendue, est arrivée. Sur la route, nous passons devant une usine de gaz où nous pouvons remplir notre bouteille argentine. Malheureusement, à notre arrivé à l’ambassade, que nous avons eu beaucoup de mal à trouver car aucun nom de rue est indiqué, on nous explique qu’elle est bloquée à la douane à Managua et qu’il nous faut repasser lundi pour savoir si nous la récupèrerons de suite ou s’il faut attendre 20 jours et en plus payer une taxe. L’ambassade n’a aucun moyen de pression sur la douane et eux aussi ont souvent des problèmes avec eux. Nous sommes dégouttés, d’autant plus que pour rejoindre l’ambassade, nous avons été contrôlés 4 fois par la police dont deux fois par des flics véreux :
La première, nous devions soit disant, rester sur la voix de gauche à la sortie d’un rond point, nous présentons, comme à chaque fois, la photocopie du permis mais il lui faut l’original et là erreur le flic le met dans sa poche, part avec en nous indiquant la direction de la banque. Qu’à cela ne tienne, calmement, nous coupons le moteur et restons au beau milieu de la voie de droite et attendons. Au bout de 5 minutes, c’est son collègue qui revient nous remettre le permis et pouvons circuler sans aucune amabilité de leur part.
La deuxième fois, pour un soit disant excès de vitesse à 58 au lieu de 50, alors que nous avions vu un panneau à 60. Voyant que de toute façon nous ne lâcherons rien, nous pouvons circuler.
Ces situations nous mettent mal à l’aise, d’autant que pour même pour un renseignement, ils nous envoient presque ch… Ici comme en Bolivie, nous ne compterons pas sur eux.
Pour patienter jusqu’au lundi, nous bivouaquerons pendant trois jours au bord de la lagune Apoyo à l’Hostel Paradiso, tenu par des français Mattéo et Julie pour la somme de 15 dollars par jour. Cela n’est pas dans nos habitudes de payer, mais après tant de péripéties et des bivouacs difficiles à trouver, c’est la seule solution pour accéder à la lagune où nous pouvons profiter d’une eau douce à 28°, des kayacs, … Cette lagune est d’origine volcanique et se trouve dans un ancien cratère, elle mesure 6 km de diamètre et s ‘étend sur 34 km2 et, depuis 1991, elle est placée réserve naturelle.
Nous nous y sentons bien et faisons la connaissance de Maxime et Gaëlle avec qui nous ferons la visite du mercado de Masaya situé à 20 km du lac. Ce mercado est immense et nous fait rappelé la Bolivie, nous y mangerons tout de même à nos risque et péril. Il faut savoir que le Nicaragua est le pays le plus pauvre d’Amérique Centrale. Nous sommes surpris de voir de très jeunes enfants vendre leurs marchandises.
Depuis la frontière, nous avons fait 330 km et surveillons de prêt Capucin.
Lundi, en fin de matinée, nous appelons l’ambassade qui nous explique qu’a partir d’aujourd’hui, trois jours de paperasse sont nécessaire pour pouvoir (si tout va bien) récupérer la pièce. Nous devons donc les rappeler jeudi.
Jeudi, comme l’on pouvait s’y attendre, le colis n’est pas là, vendredi non plus et samedi midi toujours pas. Après huit nuits au bord de la lagune, et beaucoup de temps perdu, nous décidons de partir visiter le pays comme nous l’avions prévu car nous n’aurons pas d’autres nouvelles avant lundi.
Nous roulerons jusqu’à la nuit pour rejoindre Léon, ville coloniale fondée en 1523, son nom complet en espagnol Santiago de los Caballeros de León, que nous visiterons le lendemain pour y découvrir, comme souvent, de multiples églises, des maisons colorées et des dessins sur les murs, bref pas grand chose de nouveau.
Nous nous dirigeons vers l’extrême ouest du pays à Juiquilillo, où nous espérons trouver une plage sympa pour dormir, chose que nous ne trouverons pas et finirons à Corinto principale ville portuaire du pays fondée en 1858. Nous y découvrons les fêtes foraines du Nicaragua, plutôt année 80, avec leurs snacks, décoration de noël avec un grand sapin attirant beaucoup de monde.
Lundi matin, après une nuit tranquille (car gardée par le vigil de la poste), à 11 h, nous téléphonons à l’ambassade qui a enfin pût récupérer le colis. Il aura mis 6 jours pour venir de France soit 11000 km et douze jours pour faire 10 km de l’aéroport à l’ambassade. Après avoir payé 130 euros de Chronopost, nous devons nous acquitter en plus de 90 euros de taxes diverses. Remercions l’ambassade, et à partir de maintenant nous avancerons sans trainer car depuis le Costa Rica, nous avons perdu plus de trois semaines à attendre.
Nous remontons vers Esteli et la fraicheur, son activité principale est la culture du tabac et la fabrication du cigare.
Le mercredi 20 au matin, il est plus que temps de penser à Capucin, car l’huile moteur est de plus en plus présente dans l’eau. Stéphane mettra une grosse demi journée pour faire l’échange, faute d’outillage approprié. N’ayant pas trouvé de produit pour dégraisser le circuit de refroidissement, il faudra le vidanger plusieurs fois, à chaud, pour éliminer un maximum d’huile, ce qui n’est pas évident mais espérons trouver un produit efficace en cour de route.
Avant de quitter le pays, nous faisons halte à Somoto et son célèbre canyon de 150 mètres de profondeur. Accompagné de deux guides, Ricardo et Freddy, qui font partis de la communauté indigène de Tapacali, nous passerons plus de six heures à marcher, nager et sauter dans le rio Coco et traversons ainsi le canyon et un paysage superbe. Un de nos guides, nous fera une démonstration d’un saut de plus de vingt mètre de haut. Stéphane, quant à lui, en fera un de huit mètres, et c’est déjà bien assez haut. Nous passons aussi une après midi et une nuit dans cette communauté où les gens très sympathiques, vivent simplement de la terre, un peu d’élevage avec deux puits pour tout le village, et non besoin de rien de plus.
Le vendredi 22 novembre à six heures du matin, nous quittons le Nicaragua pour le Honduras.
En résumé, nous avons parcouru 1270 km et resté quinze jours. Le Nicaragua ne nous a pas particulièrement emballé mis à part la lagune Apoyo, Granada et le canyon de Somoto. Ces jours d’attente et la police corrompu y sont peut être pour beaucoup.