Destination Afrique Australe
1 Novembre 2013
Nous arrivons à San José où nous rencontrons Yvan, Priscilla et leurs deux enfants Lara 3 ans et Téo 7 mois. Ce contact, très utile, nous a été donné par Valérie et Pier–Luc, deux jeunes québécois rencontrés dès notre arrivé au Costa Rica. Nous pouvons stationner devant chez eux, dans une banlieue chic où les maisons ressemblent à des forteresses blindées et électrifiées. Yvan et Priscilla partent dans une semaine pour deux ans de voyage en Amérique du sud, ils sont dans les derniers préparatifs, nous échangeons quelques tuyaux. Ils ont un Volkswagen transporteur sans douche, ni toilette, ni chauffage ce qui nous semble limite pour un voyage en famille avec des enfants en bas âge. Mais pour eux le but principal de ce voyage, sera les rencontres avec l’aide du couchsurfing (être accueilli chez des gens pour passer une ou plusieurs nuits), ce qui leur permettra d’avoir les commodités d’usages.
Le premier jour, sera consacré au musée des Ninos (enfants) situé dans le plus ancien quartier de la capitale, dans l’ancien pénitencier. Une journée est nécessaire pour visiter cet immense musée, dédié entièrement aux enfants. Ici, il leur est permis de tout toucher, faire des expériences, du dessin, se déguiser, découvrir de nombreux thèmes comme l’univers et le système solaire, l’électricité, le corps humain, l’aviation, la télévision… ils se sont bien éclatés et les parents aussi.
Le deuxième jour, nous resterons avec nos hôtes pour échanger des infos, nous mangerons ensemble et profitons pour faire un peu d’école ainsi que trouver une laverie.
Le troisième jour, nous partons, en bus, visiter San Josée car la signalisation y est très mal indiquée. Elle a été fondée en 1737 et c’est la capitale du Costa Rica depuis 1823. Située à 1150 mètres d’altitude, elle compte aujourd’hui 2 millions d’habitants. Le climat y est idéal sauf qu’il pleut toutes les après midi. Sans histoire, cette ville n’a aucun attrait, nous nous y sommes vraiment embêtés, des quartiers « craignos », des parcs très simples, sans fleurs et sans charme, une grande avenue qui traverse la ville de part en part, seul intérêt, sa longue rue piétonne, très animée et, comme d’habitude, son mercado.
Le quatrième jour, nous allons récupérer les cours du CNED de Hugo à l’ambassade et tenions à remercier, encore une fois, Régine pour sa gentillesse, ainsi que Serge, le frère de Anne Paule, pour la charcuterie. Il aura fallut tout de même 18 jours pour arriver.
Jeudi 17 octobre, nous quittons Yvan et Priscilla et partons en direction du volcan Arenal, qui est le plus jeune du pays, il culmine à 1720 mètre d’altitude. Sa dernière éruption date de 1968, et suite à de nombreux accidents, l’ascension vers le cratère est interdite. Nous passons une nuit au bord du lac artificiel du même nom, sa superficie est de 85,5 km2 bordé d’une épaisse végétation.
Le Parc National Ténorio, sera notre prochaine étape, pour les deux jours suivants, on vient ici, évidemment, pour sa faune et sa flore, toujours aussi exceptionnelle, et surtout pour admirer le rio Céleste qui doit sa couleur bleu turquoise au confluent du rio Robio et du rio Buenavista. Le premier chargé en Fer, Cuivre et Argent, le second en Soufre et Bicarbonate de sodium dû à la proximité du volcan Tenorio. On y voit de nombreuses sources chaudes ainsi que des bouillons à la forte odeur de soufre. Tout ceci avec les explications d’un guide que nous avions pris exceptionnellement. L’accès à ce parc est plutôt chaotique, pour en sortir c’est pire avec des côtes très pierreuses qui nous a valut quelques sueurs froides, car les premières descentes auraient été impossibles a remonter, donc nous n’avions pas le choix, il fallait, coute que coute, mettre du gaz et s’accrocher.
A 200 km de là, nous rejoignons le Pacifique en espérant voir des tortues, sans trop savoir si c’est la période, et arrivons au Parc National Marino Las Baulas de Guanacaste créé en 1995, il s’étend sur 174 km2 dont 7,7 km2 sur terre et 12 miles en mer.
Par chance, ici on peut observer la tortue luth, la plus grosse du monde, pouvant atteindre 900 kg et mesuré 180 cm sans la tête. Elles sont malheureusement en danger critique d’extinction passant de 1504 spécimens en 1989 à 32 en 2010 sur cette plage de 3,8 km de long. Il n’en reste que 100 000 dans le monde. La faute à la pollution (poches plastiques confondues avec des méduses, leur principal menu), les locaux pour les œufs, les filets de pêche, la diminution des lieux de ponte dû à la construction massive des côtes, … La ponte s’effectue la nuit et à marée haute, pour être au plus près du sable sec, pour limiter les efforts. Nous attendrons trois nuits pour rien, la quatrième sera la bonne et assistons au creusement du nid, à la ponte et au rebouchage. Ce fût un moment magique, passionnant sous la surveillance stricte des guides, photos et caméra interdit tout comme les lampes de poche, seul les guides possèdent des lampes à la lumière rouge. Elle pond, en moyenne, 60 œufs qui éclosent 60 jours plus tard, et seulement 1 œuf sur 1000 atteindra l’âge adulte pour une durée de vie de 50 ans.
Comme nous passons beaucoup de temps à attendre et à s’ennuyer, notre ami Capucin nous trouve un peu de travail. C’est à dire, nous nous retrouvons sans lumière, sans pompe à eau, plus rien ne fonctionne et mettrons deux jours à comprendre et réparer le système électrique, malgré un relai hors d’usage que nous essaierons de changer en cour de route. Et comme un problème ne vient jamais seul, nous constatons un nouveau souci moteur à savoir de l’huile moteur passant dans le liquide de refroidissement. Stéphane avait constaté, lors de la dernière vidange, il y a 900 km déjà, un début minime du problème. Nous pensons d’abord à un joint de culasse mais après avoir contacter Xavier, travaillant chez Ford à Toulouse, il semble que ce soit le refroidisseur d’huile fixé sur le filtre à huile. Le problème étant connu, la pièce étant introuvable ici, nous décidons de la faire envoyer de France au Nicaragua (notre prochaine destination) car sa capitale n’est qu’à 250 km bien qu’il soit déconseillé de rouler, mais n’avons pas le choix.
Nous sommes le mercredi 23 octobre et décidons de patienter à l’entrée du parc car nous avons la WIFI, l’eau et les toilettes à disposition, de plus le personnel est très sympa, nous en profitons pour avancer à l’école et mettre le blog à jour. Nous rencontrons aussi beaucoup de français, dû aux vacances de la toussaint, dont l’un d’eux nous parle de l’Arribada sur la plage Ostional, un phénomène toujours lié aux tortues à 70 km de là et dure 4 jours. Nous nous y rendons pour admirer des centaines de tortues de Ridley venant pondre une fois par mois toute l’année. C’est la plus petite tortue marine mesurant jusqu’à 75 cm et pesant 40 kg. Elles s’observent à la nuit tombée, sans importance de marée car elles se déplacent plus facilement que la tortue luth. Leur nombre est démesuré, elles se cognent, se montent dessus, déterrent les œufs de leurs prédécesseurs pour pondre les leur. Le spectacle est saisissant et durera toute la nuit, nous nous levons à 5h du matin pour les observer en plein jour, car à partir de 8h, le spectacle est terminer jusqu’au soir 17h, et constatons un véritable champs de bataille, une plage toute retournée, des œufs partout qui font le bonheur des chiens et des charognards, beaucoup de perte donc, c’est pour cela que les locaux, uniquement, ont le droit de prélever 30 % de la ponte pour les vendre soit environ 15 million d’œufs. Ceux sont donc 500 000 tortues qui viennent pendant ces 4 jours. Le dernier jour, les prélèvements sont interdits. C’est au bout de 50 jours, que l’éclosion a lieu pour un spectacle tout autant déconcertant de ce que l’on nous en a dit, mais nous ne serons pas là pour le voir. C’est, pour nous, l’occasion de gouter ces œufs qui ressemblent à des balles de ping pong ramollis, la vente en est très règlementée. Son gout, très différent de celui de la poule, ne nous a pas emballé.
Le mardi 29 octobre, nous retournons au Parc National Marino Las Baulas de Guanacaste pour avoir des nouvelles de la pièce qui ne partira de Toulouse que le lundi 4 novembre pour le Nicaragua. Nous décidons donc de partir le même jour où nous comptons mettre environ une semaine pour rejoindre la capitale, en espérant que Capucin tienne le coup. Pendant ce temps, nous le mettons à profit, pour avancer sur l’école, envoyer des évaluations qui, cette année, s’envoient directement au CNED via internet, contrairement à l’an dernier où nous étions obligés de les envoyer par la poste.